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Sud
Barbezieux: Jean-Claude Reynaud poursuit l'aventure du son
Jean-Claude Reynaud est désormais seul à la tête de la fabrique d'enceintes de Barbezieux. Son objectif: conjuguer fidélité de la marque et modernité.
Jean-Claude Reynaud, venu au son par son propre chemin, a la même obsession de la fidélité que son père. C'est à lui désormais de trouver de nouvelles voies.Photo CL
Jean-Marie Reynaud est mort le 31 mars dernier. Le «sorcier de Barbezieux» était reconnu comme le créateur génial des enceintes qui portent son nom. Aujourd'hui, Jean-Claude, son fils de 42 ans, reprend le flambeau. Il est PDG de l'entreprise depuis février dernier, deux mois avant la mort de son père. «C'est une très grande charge» reconnaît-il, incapable après le décès de son père «d'écouter de la musique pendant plus d'un mois». Jean-Claude est le fils naturel et spirituel de Jean-Marie. Enfant, il a joué dans l'atelier de son père. Plus grand, il a découvert son laboratoire, qui l'émerveillait, avec des boutons partout. Sa première chaîne hi-fi à onze ans, impressionnait ses copains. Il est aussi le fils spirituel en devenant un passionné de la qualité du son. Un obsédé de la fidélité restituée.
Deux parcours, le même objectif
Mais il a tracé son propre sillon. Il a plaqué l'école en terminale. Il a forcé les portes des studios d'enregistrement pour devenir ingénieur du son à Bordeaux et Paris. Il a poursuivi l'aventure dans les studios de San Francisco où il a créé un label. Il a imaginé des méthodes pour spatialiser le son, tout en collaborant avec l'Institut de recherche et coordination accoustique-musique (Ircam) de Boulez. De loin en loin, le père et le fils travaillaient, chacun à sa manière, sur la même matière. Leurs retrouvailles professionnelles semblaient inscrites. Et c'est parce que son père envisageait de vendre qu'il est revenu pour intégrer l'entreprise en 2005, en tant que simple technico-commercial. «On en a parlé pendant deux ans. Il n'était pas très chaud et pas sûr de l'avenir de l'entreprise. Il voulait me protéger.» Les deux hommes ont travaillé côte à côte pendant cinq ans. «J'apportais mon regard extérieur. Je voulais des produits plus dynamiques, plus vivants» se souvient Jean-Claude Reynaud. Il a fouillé dans les trésors enfouis de son père. «Il n'a jamais cessé d'inventer. Parfois il avait laissé tomber dans l'oubli des concepts très intéressants.»
Comme l'enceinte murale plate imaginée par le père une quinzaine d'années avant. «Mais à l'époque les gens voulaient toujours des enceintes de plus en plus grosses. Ils ne croyaient pas en son concept qui remettait en cause certaines idées.»
Cap sur le numérique
Jean-Claude Reynaud a remis au goût du jour le principe de mise en tension des haut-parleurs pour éviter les transmissions vibratoires à l'ébénisterie, et donc limiter la distorsion tout en améliorant la dynamique. «En fait une enceinte contrairement à ce que l'on croit, c'est tout sauf une caisse de résonance» précise Jean-Claude. Dans la famille Reynaud, l'enceinte est d'abord un objet au service de la fidélité. «Au-delà de la bande passante, il faut rester attentif au battement de l'air entre les instruments, être toujours au plus près de la vérité des timbres. Les ingénieurs sont capables de faire des enceintes parfaites techniquement. Ce sont toutes les mêmes, trop neutres, sans couleur, sans émotion, ni personnalité» explique le fils. La perfection d'un objet, en apparence si simple, se glisse d'abord dans les détails. Ainsi on utilise une même planche de médium pour la réalisation de toute l'ébénisterie. Chaque haut-parleur, construit en sous-traitance selon un cahier des charges précis, est rodé sur place avant d'être monté. Jean-Claude Reynaud a introduit l'utilisation d'éléments viscoélastiques qui ont la propriété de transformer l'énergie vibratoire en chaleur et donc de la neutraliser. On n'utilise pas n'importe quelle peinture pour les haut-parleurs, «elle peut changer de matière drastique la qualité restituée», raconte-t-il. Une obsession de la perfection qui n'est pas si loin de celle du père.
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Deux parcours, le même objectif
Mais il a tracé son propre sillon. Il a plaqué l'école en terminale. Il a forcé les portes des studios d'enregistrement pour devenir ingénieur du son à Bordeaux et Paris. Il a poursuivi l'aventure dans les studios de San Francisco où il a créé un label. Il a imaginé des méthodes pour spatialiser le son, tout en collaborant avec l'Institut de recherche et coordination accoustique-musique (Ircam) de Boulez. De loin en loin, le père et le fils travaillaient, chacun à sa manière, sur la même matière. Leurs retrouvailles professionnelles semblaient inscrites. Et c'est parce que son père envisageait de vendre qu'il est revenu pour intégrer l'entreprise en 2005, en tant que simple technico-commercial. «On en a parlé pendant deux ans. Il n'était pas très chaud et pas sûr de l'avenir de l'entreprise. Il voulait me protéger.» Les deux hommes ont travaillé côte à côte pendant cinq ans. «J'apportais mon regard extérieur. Je voulais des produits plus dynamiques, plus vivants» se souvient Jean-Claude Reynaud. Il a fouillé dans les trésors enfouis de son père. «Il n'a jamais cessé d'inventer. Parfois il avait laissé tomber dans l'oubli des concepts très intéressants.»
Comme l'enceinte murale plate imaginée par le père une quinzaine d'années avant. «Mais à l'époque les gens voulaient toujours des enceintes de plus en plus grosses. Ils ne croyaient pas en son concept qui remettait en cause certaines idées.»
Cap sur le numérique
Jean-Claude Reynaud a remis au goût du jour le principe de mise en tension des haut-parleurs pour éviter les transmissions vibratoires à l'ébénisterie, et donc limiter la distorsion tout en améliorant la dynamique. «En fait une enceinte contrairement à ce que l'on croit, c'est tout sauf une caisse de résonance» précise Jean-Claude. Dans la famille Reynaud, l'enceinte est d'abord un objet au service de la fidélité. «Au-delà de la bande passante, il faut rester attentif au battement de l'air entre les instruments, être toujours au plus près de la vérité des timbres. Les ingénieurs sont capables de faire des enceintes parfaites techniquement. Ce sont toutes les mêmes, trop neutres, sans couleur, sans émotion, ni personnalité» explique le fils. La perfection d'un objet, en apparence si simple, se glisse d'abord dans les détails. Ainsi on utilise une même planche de médium pour la réalisation de toute l'ébénisterie. Chaque haut-parleur, construit en sous-traitance selon un cahier des charges précis, est rodé sur place avant d'être monté. Jean-Claude Reynaud a introduit l'utilisation d'éléments viscoélastiques qui ont la propriété de transformer l'énergie vibratoire en chaleur et donc de la neutraliser. On n'utilise pas n'importe quelle peinture pour les haut-parleurs, «elle peut changer de matière drastique la qualité restituée», raconte-t-il. Une obsession de la perfection qui n'est pas si loin de celle du père.
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